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Une situation très compliquée pour les équipes françaises


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Les juniors du Team Jeanne d'Arc dans leur programme libre la saison dernière. (Credits: S.J. Photos - 2020)

À l'arrêt depuis fin octobre, les équipes françaises de patinage synchronisé rongent leur frein. En effet, seuls les sportifs inscrits sur les listes ministérielles sont actuellement autorisés à s'entraîner. Une décision qui passe mal chez les athlètes synchro qui demandent plus de reconnaissance.

Suite à une décision du Gouvernement, voici à présent trois semaines que les équipes françaises sont éloignées de la glace.

"Le reconfinement en France a instauré des règles strictes pour la pratique du sport. Seuls les sportifs inscrits sur les listes ministérielles (c'est à dire les sportifs de haut niveau) sont autorisés à pratiquer. Cela n'est malheureusement pas le cas de notre discipline, la synchro n'étant pas représentée aux Jeux Olympiques. Nous ne pouvons donc plus patiner depuis le 30 octobre," explique Clara Morisse, co-capitaine de l'équipe Jeanne d'Arc Junior de Rouen dans le nord de la France.

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L'équipe, composée cette année de 21 patineurs issus de différents clubs français et disciplines de patinage, a vu son programme d'entraînements se péjorer déjà dès la fin septembre, bien avant même l'annonce du Gouvernement.

Un arrêté préfectoral (Seine-Maritime) a en effet stoppé les entraînements de l'équipe en instaurant un couvre-feu et des mesures très restrictives quant à la pratique des sports en général. Durant cette période, seuls les mineurs étaient autorisés à s'entraîner. Pour l'équipe, cela a engendré l'arrêt total des leçons pour les 7 patineurs majeurs, ce qui signifie que seul un tiers de la team pouvait patiner.

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Les Mondiaux 2021 au pays
"C'est une vraie frustration en tant que sportive de ne pas pouvoir pratiquer, de ne pas pouvoir s'entraîner pour préparer les compétitions. Le contact "physique" avec les autres membres de l'équipe me manque même si nous essayons de garder un lien en organisant des réunions en distanciel plusieurs fois par semaine (2 sessions de PPG  + 1 en danse classique  + 1 en yoga). Cela est mieux que rien, et il est important de conserver un lien," indique Clara Morisse, qui aura bientôt 18 ans.

Pour l'équipe Jeanne d'Arc Junior, impossible donc de s'entraîner normalement. La team, qui espère pouvoir participer à des compétitions cette saison, souhaite pouvoir reprendre le chemin de la patinoire au plus vite. Toutefois, de nombreux rendez-vous (compétitions régionales et nationales) ont d'ores et déjà été annulés, à l'instar des championnats de France élites qui devaient avoir lieu entre le 17 et le 22 décembre à Vaujany.

"Croisons les doigts pour que la situation sanitaire s'améliore pour permettre l'organisation dans les meilleures conditions des championnats du monde juniors devant se dérouler à Lyon en mars 2021," lance Clara Morisse. Championne de France Junior depuis cinq ans, l'équipe Jeanne d'Arc a participé aux Mondiaux juniors trois années de suite (2017 à 2019) mais a dû renoncer à l'édition 2020 qui se tenait à Nottingham en raison de la situation sanitaire.


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La Team Jeanne d'Arc dans son programme court. (Credits: Stéphane Heude - 2020)

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Entraînée par trois coaches (Anne-Sophie Druet-Avisse, Christelle Peltier et Clara Levieux) et de plusieurs experts (PPG, Yoga, danse classique, théâtre et préparateur mental), l'équipe de Rouen était prête déjà pour les Masters tout début octobre. Or, manque de chance, la team a dû déclarer forfait dès la fin de l'entraînement officiel du programme long.

"Une suspicion de cas Covid a été déclarée. Nous avons dû reprendre la route dès la fin de la matinée, sans attendre la reprise de la compétition. Le test de notre coéquipière s'est avéré négatif, mais nous sommes restés confinés plusieurs jours en attendant le résultat de l'ensemble des tests faits par l'équipe et le staff."

Selon Clara Morisse, co-capitaine de l'équipe avec Alizée Sachet, les programmes étaient prêts en septembre même s'ils nécessitaient encore un travail de précision et de technique. "Nous avons fait le choix de reprendre notre programme long de l'année dernière (sur le thème du basket), n'ayant pas pu le présenter aux championnats du monde de Nottingham. En ce qui concerne le programme court, nous avons conservé la même structure que celui de l'an passé tout en changeant de thème et de musique."

"En France, le patinage synchronisé souffre d'un réel manque de reconnaissance"
S'entraînant très fort (entraînements synchro chaque matin pour un total de 7h30 de glace) avec du patinage individuel à côté, les athlètes de Rouen, tout comme leurs coéquipiers ailleurs en France, vivent difficilement cet arrêt total des entraînements.

"En France, le patinage synchronisé souffre d'un réel manque de reconnaissance, au niveau institutionnel mais également de la part des médias dits "classiques". Nous nous battons depuis de très nombreuses années pour que la synchro soit considérée en France et à l'international, ce qui nous permettrait d'être enfin reconnus comme "sportifs de haut niveau", avec toutes les implications que cela engendre," conclut Clara Morisse.

Pour la team Jeanne d'Arc, comme pour les autres équipes juniors ISU et les Zoulous (eux-aussi éloignés de la glace depuis trois semaines), un réel changement de perspective doit à présent s'opérer. Les patineurs attendent désormais les prochaines annonces du Gouvernement pour y voir plus clair quant à ces prochaines semaines.